Colloquium | Le théâtre et la peinture dans les discours Académiques
From the colloquium programme:
La Vraisemblance ou les enjeux de la représentation: Le théâtre
et la peinture dans les discours Académiques, 1630–1730
Deutsches Forum Für Kunstgeschichte Paris, Hôtel Lully, 9–11 February 2016
Organized by Markus Castor and Kirsten Dickhaut
Epouser son père ; recevoir de la nourriture directement tombée du ciel ou encore vaincre un dragon… Ces récits mythographiques sont-ils encore aujourd’hui les vecteurs d’une quelconque vraisemblance ? Tous les exemples mentionnés – qu’il s’agisse du Cid de Corneille, du tableau de Poussin, du Saint-Michel de Raphaël ou de la tragédie de Médée de Pierre Corneille mise en musique par Marc-Antoine Charpentier semblent aujourd’hui en être totalement dépourvus. Déjà au XVIIe et au XVIIIe siècles, s’imposait la nécessité d’en rappeler les enjeux. La Querelle du Cid, qui agite les débats de l’Académie Française, a des répercussions au sein de l’Académie royale de peinture et de sculpture comme en témoigne ses conférences. Ces sujets doivent faire dorénavant l’objet d’une introduction préalable vis-à-vis du spectateur afin d’établir les supports cognitifs de cette vraisemblance. La vraisemblance constitue – conformément à la poétique aristotélicienne – l’ensemble des moyens rhétoriques qui permettent de représenter de manière crédible un évènement ou une action. Durant l’âge classique, l’exigence de vraisemblance ne prônait déjà plus une stricte application de ces codes. Au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle, l’usage normatif de la vraisemblance ne se justifie pas non plus pleinement par le questionnement interprétatif du sujet. Seuls les sujets d’histoire religieuse échappent à cette révision comme en attestent les conférences académiques.
Cette journée d’étude interrogera les stratégies de relecture critique des œuvres théâtrales et artistiques à travers la réception des discours académiques. Ce sera l’occasion d’évaluer l’impact de certaines thèses jésuites et jansénistes sur les modes de représentation rhétoriques de la vraisemblance. Si au cours du XVIIe et du XVIIIe siècles, les normes de la vraisemblance prévalent à celles de la vérité en ce qui concerne les sujets d’histoire religieuse et mythologique, c’est parce qu’elles sont normalisées par un répertoire rhétorique et visuel intelligible par le public. Le principe de fonder ces normes d’après une appréciation rationnelle des faits et de leur déroulement est une conception qui se popularise progressivement tout au long de l’époque moderne. Au cours du XVIIIe siècle, s’opère un basculement entre deux types de vraisemblance: le premier se fonde sur la rhétorique et rejoint l’interprétation sensualiste des dispositifs scéniques et artistiques ; le second s’impose progressivement durant la seconde moitié du XVIIIe siècle et s’inscrit dans l’élaboration d’une perception rationaliste et mathématique de la représentation, pour aboutir à une projection abstraite de l’univers. La question épistémologique de la représentation est en fait la base de la discussion sur la qualité de toute vraisemblance. Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, l’Académie royale de peinture et de sculpture à Paris revendique expressément la dimension intellectuelle de sa pratique des arts. Elle s’inspire des modèles des académies littéraires italiennes dans le but de se distinguer du corporatisme des fabriques artistiques. Cette démonstration s’exerce exclusivement par le biais du genre historique et l’élaboration d’une pédagogie de l’art fondée sur la conceptualisation des modèles artistiques. . . .
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M A R D I , 9 F É V R I E R 2 0 1 6
17:00 Jacqueline Lichtenstein, Université Paris-Sorbonne, Le peintre a-t-il comme le poète, le droit de tout oser? Vérité et vraisemblance dans les conférences académiques
Apéritif
M E R C R E D I , 1 0 F É V R I E R 2 0 1 6
9:00 Présidence de séance: Kirsten Dickhaut et Markus Castor
• Joachim Küpper, Freie Universität Berlin, Le concept de la vraisemblance chez Aristote
• Andreas Kablitz, Universität zu Köln, À propos de la transformation du concept aristotélicien de la vraisemblance dans la poétologie du XVIIe siècle
• Hannah Williams, Queen Mary University of London, Entre théâtre et académie : l’art religieux dans les églises parisiennes
Pause midi
14:00 Présidence de Séance: Markus Castor et Kirsten Dickhaut
• Florence Ferran, Université de Cergy-Pontoise, La Vraisemblance du théâtre
• Anne-Elisabeth Spica, Université de Metz, Paradoxes et points aveugles du paragone
• Élodie Ripoll, Université Koblenz-Landau, Rougir sur la scène classique. Enjeux scéniques et théoriques
• Christophe Henry, Académie de Versailles, Manières, plasticité, analogies: La vraisemblance académique à l’épreuve des scories ataviques et culturelles
• Kirsten Dickhaut, Université Koblenz-Landau, La vraisemblance merveilleuse – une catégorie chère à Corneille et aux Académiciens
J E U D I , 1 1 F É V R I E R 2 0 1 6
9:00 Présidence de Séance: Élodie Ripoll et Kirsten Dickhaut
• Susanne Friede, Alpen-Adria Universität Klagenfurt, Les règles de la vraisemblance et du genre : L’art de la représentation dans quelques comédies de Corneille
• Emmanuelle Hénin, Université de Reims, Vraisemblance et illusion : un discours en trompe-l’œil
• Laëtitia Pierre, Université Panthéon-Sorbonne, Tullia ou la violence représentée, 1667–1735
• Markus A. Castor, DFK Paris, La volonté n’est pas toujours la maîtresse de nos productions – La vraisemblance dans le discours académique et dans la pratique artistique, 1667–1740
Pause midi
13:30 Présidence de Séance: Laëtitia Pierre et Élodie Ripoll
• Lauren Cannady, Clark-Institute, Mass., La question de la vraisemblance dans la peinture selon l’abbé Dubos : une reprise de Roger de Piles ?
• Alain Viala, University of Oxford, Il faut bien des bergers, pour la vraisemblance : de Molière à Watteau
• Theodora Psychoyou, Université Paris-Sorbonne, « Représenter en musique » et « bruit poétique » : de quelques paradoxes de la vraisemblance musicale
Call for Papers | Books and the City
From H-ArtHist:
Books and the City
Maastricht, Netherlands, 23-24 June 2016
Proposals due by 1 March 2016
This symposium aims to investigate the relationships between books and urban spaces. Cities are complex networks that exist in a constant state of transformation. More than just the built environment of the metropolis, cities are constituted through a range of geographic, social, political and economic dynamics. Drawing together a range of interdisciplinary perspectives, the symposium seeks to investigate the ways in which these aspects of the city have been articulated by books, their production, distribution and collection.
Books and the City poses a number of questions: How has the city been represented in literature, travel guides, artists’ books, newspapers, prints, graphic novels or zines? How has the book been used to reflect, challenge or produce urban identities? To what extent is the book implicated in strategies of mapping, defining borders and city limits or articulating boundaries between the urban and suburban? What role have books played in constructing narratives about the history, memory or future transformations of the city? How do book collections, publishers and systems of distribution relate to notions of civic identity? How might the materiality of books and their preservation reveal the structures or concerns of city spaces and their communities? Papers exploring these questions and others are invited from artists, academics and professionals working across periods and geographies.
The symposium will be organized around sessions on
• Book history
• Artist’s books
• Representations of the city
• Travel
• Urban centers (London, Paris, etc.)
• Conceptions of space and time
• Books and city networks
• Circulation of books and reading practices in the city
These session themes are suggestions and are not an exhaustive list. The Books and the City symposium coincides with the Netherlands 2016 Year of the Book. Abstracts of 300 words (max) along with a short bio should be submitted to barbara.garrie@canterbury.ac.nz, p.fleskens@maastrichtuniversity and emilie.sitzia@maastrichtuniversity.nl by 1 March 2016. Panel proposals will also be considered.
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