‘Plein Air’ Exhibition in Valenciennes
From the exhibition’s website:
Dessins d’Italie, Le XVIIIe siècle: l’expérience du plein air
Le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, 17 March — 14 June 2010
L’Italie, terre d’inspiration incontestée depuis la Reniassance, où se mêlent et s’entrecroisent les vestiges d’un passé lointain et les traces des génies du Quattro- et du Cinquecento, fut, dans la seconde moitié du XVIII siècle, à l’origine d’une nouvelle revolution artistique. Celle-ci, en modifiant profondément la perception du paysage, bouleversa définitivement l’art moderne. De ce regard renouvelé sur la nature découla un langage pictural inédit, dégagé de toute préoccupation narrative, allégé de tous poncifs historiques. L’étude en plein air, soumise aux variations climatiques, incita les artistes à s’interroger d’abord sur des questions plastiques et chromatiques, à chercher des moyens dévoquer une sensation, une perception fugace, les variations infinies d’une nature qui change au fil des heures. . .
L’Italie, baignée de lumière, imprima ainsi avec force sa marquee sur les voyageurs venus de toute l’Europe et ébranla meme les convictions les plus rationnelles des partisans d’un paysage rigoureusement ordonnancé à la mode néoclassique. La sensibilité à la nature, révélée par les écrivains et philosophes des Lumières est partie prenante de cette évolution vers une plus grande intimité avec les éléments. Pierre-Henri de Valencinnes n’affirmait-il pas que “l’artiste doit voyager à petites journées et le plus souvent à pied comme Émile”? Il est d’ailleurs parfois émouvant de lire à quell point certains artistes se sentirent profondément troublés par la révélation de cette nature vivante, changeante, parfois grandiose; le paysagiste anglais Thomas Jones écrivait ainsi: “C’était comme si chaque scène m’était déjà apparue en rêve – On aurait dit un Royaume enchanté [It appeared Magic Land]”.
L’image de l’artiste enfermé dans son atelier vole alors en éclats au profit d’une camaraderie nouvelle, dont on trouve témoignage dans nombre de tableaux. Il convient désormais d’imaginer des groupes d’artistes, toutes nationalités mêlées, arpentant les sites et les paysages pittoresques de l’Italie, munis légèrement d’un tabouret pliant, d’un parasol, d’une petite boîte de couleurs (pour peindre à l’aquarelle ou à l’huile sur papier), d’un carnet de croquis, coiffés de chapeaux à larges bords pour se protéger du soleil, en bras de chemise et vêtus de culottes de lin, au nombre desquels se mêlèrent Hubert Robert, Charles-Nicase Perrin ou le valenciennois Olivier Lemay . . .
leave a comment