Exhibition | La Ménagerie de Chantilly
Now on view at the Château de Chantilly:
La Ménagerie de Chantilly
Château de Chantilly, 8 September 2021 — 3 January 2022
Curated by Florent Picouleau
Archive material, books, plans, prints, and drawings provide a glimpse into a less well-known aspect of the history of the Château de Chantilly. The remarkable menagerie at Chantilly, with its collection of exotic animals, was one of the largest of its kind in the 17th and 18th centuries, rivaled only by that of Versailles.
À partir du Moyen Âge, posséder des animaux étrangers est un marqueur de richesse auquel prétendent, dès la Renaissance, les seigneurs de Chantilly. De la fin du XVIe siècle à celle du XVIIIe, le domaine appartient aux familles des Montmorency et des Bourbon-Condé. Pour se divertir et satisfaire leur curiosité, ils introduisent, d’abord dans le parc du château, puis dans l’une des plus extraordinaires ménageries du royaume, des animaux exotiques ou autochtones qui embellissent les jardins et valorisent l’image des propriétaires.
Les cheptels s’accroissent à tel point qu’à la fin du XVIIe siècle il apparaît indispensable de leur construire un lieu spécifique, une ménagerie au moins digne de celle de Louis XIV à Versailles. Point de convergence de la zoologie, de l’architecture animalière, de l’art, de la curiosité scientifique, elle s’inscrit pleinement, jusqu’à sa disparition amorcée en 1792, dans la vie culturelle et mondaine des XVIIe et XVIIIe siècles.
Dans le prolongement de l’exposition sur l’Orangerie de Chantilly proposée en 2017, le service des archives ressuscite désormais, au croisement de l’histoire, de l’histoire naturelle et de l’architecture, une autre partie du parc qui a, elle aussi, grandement contribué à la renommée du château et de ses propriétaires du XVIe au XVIIIe siècle.
Les visiteurs découvrent ainsi des documents rares ou inédits issus des archives et de la bibliothèque de Chantilly, du musée Condé, ou prêtés par la Bibliothèque de l’Institut de France et le Muséum national d’histoire naturelle. L’exposition leur dévoile les multiples sources du travail historique et la difficulté de la reconstitution.
Commissariat
Florent Picouleau, Chargé d’archives au musée Condé
The press packet (in French) is available as a PDF file here»
Florent Picouleau, La Ménagerie de Chantilly, XVIe–XIXe siècles (Dijon: Éditions Faton, 2021), 160 pages, ISBN: 978-2878443059, €35.
Exhibition | The King’s Animals
Now on view at Versailles:
Les Animaux du Roi / The King’s Animals
Château de Versailles, 12 October 2021 — 13 February 2022
Curated by Alexandre Maral and Nicolas Milovanovic
From its location in the heart of a vast forest in the Île-de-France region, the Palace of Versailles has always fostered a dynamic relationship with the animal kingdom. From animals as objects to be studied or collected to those used as political attributes and symbols of power, the exhibition explores the bond between the court of Versailles and animals—whether ‘companion animals’ (primarily dogs, cats, and birds), exotic beasts, or ‘wild’ creatures. It also brings two long-lost areas of the estate back to life: the Royal Menagerie and the Maze. Once the pride and joy of Louis XIV’s gardens, they can still be admired today in drawings, paintings and testimonies from the period.
The Royal Menagerie, which the Sun King had installed close to the Grand Canal, was home to the rarest and most exotic animals—from coatis to quaggas, cassowaries to black-crowned cranes (nicknamed the ‘royal bird’)—constituting an extraordinary collection in which the king took ever greater pride. The animals in the menagerie were also a great source of inspiration for the artists of the time: they helped Claude Perrault with his Histoire naturelle, as well as serving the Royal Academy of Sciences as subjects for dissections and, later, Louis XV and Louis XVI, in their naturalism pursuits.
In addition to decorative items from the interior of the menagerie—particularly the paintings by Nicasius Bernaerts—on display are well-known garden sculptures, such as those in the Latona Fountain and the Maze. The latter comprised no fewer than 300 animals made from lead, arranged into a scene from Aesop’s fables and depicting a vision of the world in which animals make political, often moralising, always educational, pronouncements. In all, 37 sculptures recovered from the erstwhile grove will be on display.
More information about the Labyrinth (in French) is available here»
As well as the actual animals that were collected and studied, animal symbolism was used to represent power. The exhibition illustrates the link between the establishment of Versailles as a seat of power—from the construction of the palace itself on the site of Louis XIII’s old hunting lodge—and animal symbolism. Part of the exhibition is devoted to the daily hunt—a key activity pursued by warrior kings in times of peace as a form of training and demonstration of power. The hunt, consequently, features prominently in royal iconography.
The animals themselves will return in droves to Versailles, because they never disappeared completely. They live on in the work of the king’s top painters; from Bernaerts, Boel and Le Brun, to Desportes and Oudry, many artists produced portraits of these exotic, wild and more familiar animals. As well as paintings, on view are portraits woven by the Gobelins Manufactory plus animals that were dissected, engraved, then preserved at the Academy of Sciences and in the King’s Garden, which is now the National Museum of Natural History. The exhibition also includes the skin of the Asian elephant gifted to Louis XV, which was donated to the Pavia Museum by Napoleon, and the skeleton of the very first elephant at Versailles, which was presented to Louis XIV by the king of Portugal and lived at Versailles for 13 years.
Finally, the exhibition addresses the role at court of companion animals for both the royal family and courtiers. As is evident from many portraits, companion animals were present everywhere, enlivening the royal apartments and brightening up the daily lives of children and adults alike. Many of the sovereigns, such as Marie Lesczcynska, wife of Louis XV, chose to surround themselves with their favourite animals. The court’s interest in the animal world led to greater sensitivity towards animals, in direct contrast to the Cartesian theory of animal-machines. Madame Palatine and, later, Madame de Pompadour, were particularly passionate about them.
Exhibition Curators
• Alexandre Maral, Curator General, Head of the Sculpture Department of the Musée National des Châteaux de Versailles et de Trianon
• Nicolas Milovanovic, Head Curator of the Paintings Department of the Louvre Museum
Alexandre Maral and Nicolas Milovanovic, eds., Les Animaux du Roi (Paris: Lienart éditions / musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, 2021), 464 pages, ISBN: 978-2359063455, 49€.
Exhibition | Le Portrait Animal aux XVIIe et XVIIIe Siècles
Now on view at the Museum of Hunting and Nature:
Le Portrait Animal aux XVIIe et XVIIIe Siècles
Musée de la chasse et de la nature, Paris, 11 October 2021 — 20 March 2022
Curated by Karen Chastagnol

François Desportes, Étude pour mémoire du portrait de Pompée, ca. 1739, 94 × 72 cm (Dépôt de la Manufacture nationale de Sèvres).
Le Musée de la Chasse et de la Nature présente un parcours sur le portrait animalier en écho à l’exposition consacrée aux Animaux du roi au Château de Versailles. A travers différentes salles, cet accrochage retrace les caractéristiques de la représentation animale sous l’Ancien Régime.
Portraituré depuis la Renaissance, l’animal devient véritablement sujet à la cour comme à la ville depuis les commandes des portraits de ses chiens favoris que Louis XIV fit à François Desportes. En envisageant l’animal comme sujet iconographique et comme modèle, isolé ou non, les artistes nordiques et français des XVIIe et XVIIIe siècles développent largement ce genre pictural. Commande ou étude de travail, en pied, en tête, ou à travers des détails choisis, les animaux sont observés, analysés, et mis en image, seuls ou accompagnés, mais toujours montrés pour eux-mêmes, dans toute leur singularité. Entre esquisses et portraits, ces œuvres éclairent les différents aspects et enjeux du portrait animalier au moment où l’on passe d’une approche cartésienne de la nature animale à une évolution, au siècle des Lumières, du statut de l’animal qui est désormais de plus en plus perçu comme le miroir de l’homme.
A list of the twenty-one works in the exhibition (including links with more information) is available here»
Karen Chastagnol, Le portrait animal aux XVIIe et XVIIIe siècles dans les collections du musée de la Chasse et de la Nature (Paris: Fondation François Sommer, 2021), 60 pages, ISBN: 978-2957954827, €3.
New Book | Le prince et les animaux
From Lavoisier:
Joan Pieragnoli, Le prince et les animaux: Une histoire zoologique de la cour de Versailles au siècle des Lumières, 1715–1792 (Brussels: Éditions de l’Université de Bruxelles, 2021), 295 pages, ISBN: 978-2800417615, €27.
Entre utile et futile, les animaux accompagnent l’existence quotidienne du prince dont les chiens et les chevaux réclament de monumentaux bâtiments à Versailles. Mais au siècle des Lumières les animaux favorisent aussi l’apparition d’un Versailles intime à travers l’artisanat du luxe et de multiples constructions zoologiques de fantaisie.
Durant le règne de Louis XIV, les animaux contribuent à ériger Versailles en véritable monument à la gloire du prince, car ils sont des symboles de pouvoir et deviennent le prétexte de bâtiments grandioses. Cependant, au XVIIIe siècle, les derniers Bourbons délaissent ostensiblement leur principale demeure.
L’histoire zoologique proposée ici, en considérant les pratiques de chasse et la gestion des populations animales qu’elles impliquent, prétend d’abord expliquer cette désaffection. Elle invite également à évoquer un Versailles méconnu, où l’architecture zoologique de fantaisie consacre l’apparition d’une demeure intime au sein de la résidence officielle. Moins qu’à la magnificence, les animaux se trouvent désormais associés à la quête de l’existence privée confortable privilégiée par le roi et son entourage. À travers l’artisanat, l’industrie du luxe et la gastronomie les bêtes participent d’une consommation somptuaire qui définit l’art de vivre des Lumières. Mais l’opinion, indisposée par le coût des ménageries et celui des équipages, juge sévèrement des dépenses qui permettent aux princes de se comporter comme de simples particuliers. Le faste équestre et cynégétique, notamment, joue un rôle prépondérant dans l’effondrement de la monarchie, car les réformes destinées à limiter le nombre de chiens et de chevaux nécessaires au service de la cour interviennent trop tard. Déjà, la Révolution éclate et conduit à des choix autrement plus radicaux.
Docteur en histoire, Joan Pieragnoli s’est spécialisé dans l’étude des animaux durant la période moderne et a consacré plusieurs articles et ouvrages à la Ménagerie de Versailles. Il a récemment collaboré au Dictionnaire Louis XIV (Robert Laffont, 2015) dont il a signé les notices dédiées aux animaux et a publié La cour de France et ses animaux, XVIe–XVIIe siècles (PUF, 2016).
S O M M A I R E
Les animaux : un « habitus du prince » ?
Le cadre social Le cadre administratif et architectural • Le contexte anthropologique
I | Les animaux et le retour de la cour à Versailles
1 Les animaux et la Maison du roi
Les équipages de vénerie • Les équipages de fauconnerie • Les équipages et les animaux de la Chambre • Les écuries du roi
2 Les temps retrouvés de la chasse
Les saisons et les chasses • Les séquences de la chasse • L’économie de la chasse
3 Repeupler la Ménagerie
Protagonistes de l’approvisionnement et itinéraires • Les animaux : peuplement et transport • Les grandes étapes de l’approvisionnement
II | Les animaux et la privatisation des plaisirs royaux
4 L’architecture royale : bâtiments zoologiques et vie sociale
Situation et fonction des constructions royales • Les animaux et la distribution du corps de logis • Les basses-cours et les autres dépendances d’utilité
5 La société des chasses royales
Les chiens et les membres des équipages • La maison régnante • Les courtisans
6 Le renouveau de l’alimentation carnée
L’approvisionnement de la viande et du poisson • La redistribution de la viande sur les tables de la cour • La structure de la consommation
III | Les animaux au crépuscule de Versailles
7 Des animaux de bonne compagnie
L’animal aimé : les témoignages artistiques • Le bestiaire de l’intime • Le soin et la nourriture
8 La Ménagerie : abandon et renouveau d’une institution royale
La Ménagerie : une institution obsolète ? • Le renouveau du peuplement de la Ménagerie • Le fonctionnement quotidien
9 Les animaux à l’heure des réformes
L’héritage du règne de Louis XV et les premières mesures de Louis XVI • Les grandes réformes • Le fonctionnement quotidien
Conclusion générale
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