New Book | Décoration intérieure et plaisir des sens, 1700–1850
From Editoriale Artemide and GRHAM:
Noémi Duperron, Barbara Jouves-Hann, Maxime Georges Métraux, Marc-André Paulin, and Bérangère Poulain, eds., Décoration intérieure et plaisir des sens, 1700–1850 (Rome: Artemide edizioni, 2022), 168 pages, ISBN: 978-8875754204, €30. With contributions by Muriel Barbier, Élisabeth Caude, Christina Contandriopoulos, Aurélien Davrius, Joséphine Grimm, Johanna Ilmakunnas, Olivier Jandot, Desmond-Bryan Kraege, Ulrich Leben, Frédéric Leblanc, and Erika Wicky.
Dès le début du XVIIIe siècle, l’idée de plaisir—comme recherche de sensations agréables—devient une composante essentielle et constante de la société. Selon l’historien Paul Hazard, la sensation permet alors à l’individu de prendre conscience de l’existence du monde qui l’entoure, et devient une préoccupation centrale pour les hommes de lettres et les artistes. Dans les espaces intérieurs, ce nouveau rapport de proximité entre l’homme sensible et les murs, le mobilier ou les objets du décor se ressent au travers des interrogations sur la place du plaisir sensoriel dans la distribution, l’ameublement et l’ornementation.
Ce paradigme est au cœur des articles présentés dans cet ouvrage. Focalisés sur la production européenne entre 1700 et 1850, leurs auteurs examinent les sensations sous l’angle de la culture matérielle, des normes sociales ou de l’usage des différentes pièces du logement, que celui-ci ait été édifié, théorisé ou simplement imaginé. En s’appuyant sur des méthodologies variées, les différentes études montrent le rôle central joué par le plaisir, le confort, la commodité ou encore l’agrément dans la conception des intérieurs à cette période. Affectant toutes les échelles de l’habitat, de la construction du bâtiment à la décoration de ses recoins les plus intimes, les sens du toucher, de l’odorat, de la vue ou de l’ouïe sont autant d’éléments auxquels les architectes, les artistes et les artisans devaient prêter attention pour satisfaire les exigences de leurs utilisateurs aux perceptions aiguisées.
Noémi Duperron est assistante diplômée à l’Université de Genève où elle enseigne l’histoire de l’art de la période moderne. Elle conduit une thèse de doctorat sur les représentations et les interprétations de l’Iliade d’Homère dans les arts français et britanniques au XVIIIe siècle sous la direction des Professeurs Jan Blanc et Christian Michel. Elle a conduit ses recherches portant essentiellement sur les échanges franco-britanniques, la peinture d’histoire et la réception de l’Antiquité grecque dans différentes institutions comme la Wallace Collection, la Biblioteca Herziana – Max Planck Institut für Kunstgeschichte ou encore le Warburg Institute.
Barbara Jouves-Hann est ingénieure de recherche, chargée du projet « Recherche et Restauration » pour le DIM PAMIR, Région Île-de-France. Elle est également responsable des études et de la recherche chez Madelénat Architecture et enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne ainsi qu’à l’Institut national du patrimoine. Sa thèse de doctorat, exécutée sous la direction du Professeur Thierry Lalot, a été soutenue à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2019 sous le titre La conservation et la restauration des tableaux des collections privées à Paris entre 1789 et 1870 (à paraître aux Éditions de la Sorbonne).
Maxime Georges Métraux est historien de l’art, membre de l’équipe de la galerie Hubert Duchemin et chargé d’enseignement à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Il a été commissaire scientifique de l’exposition Chic Emprise : Cultures, usages et sociabilités du tabac à l’époque moderne (2019, La Rochelle, musée du Nouveau Monde). Il a dernièrement publié dans le catalogue de l’exposition Les Animaux du Roi (2021, Versailles, château de Versailles) et Renoir, Monet, Gauguin. Images of a Floating World – The Kojiro Matsukata and Karl Ernst Osthaus collections (2022, Essen, Museum Folkwang).
Marc-André Paulin est restaurateur du patrimoine en ébénisterie et responsable de l’atelier de restauration mobilier au Centre de recherche et de restauration des Musées de France. Il prépare actuellement une thèse de doctorat à l’université de Lille sur l’ébéniste Jean-Henri Riesener.
Bérangère Poulain est maître-assistante en histoire de l’art de la période moderne à l’Université de Genève. Sa thèse de doctorat, exécutée sous la direction du Professeur Jan Blanc et la codirection du Professeur Christian Michel, a été soutenue à l’Université de Genève en 2020 sous le titre «Nouvelles couleurs, nouvelles jouissances». La polychromie des boiseries françaises au siècle des Lumières.
S O M M A I R E
Avant-Propos — Noémi Duperron, Barbara Jouves-Hann, Maxime Georges Métraux, Marc-André Paulin et Bérangère Poulain
I. En quête de sens : théorie et imaginaire
• Blondel et l’architecture dans le ‘goût moderne’ : la machine à habiter au service du plaisir des sens au XVIIIe siècle — Aurélien Davrius
• Fraicheur, senteurs et procédés rédactionnels : Le génie de l’architecture de Le Camus de Mézières à la lumière de la théorie des jardins — Desmond-Bryan Kraege
• La rhétorique des sens : la visite de Madame de Maisonneuve au Dôme des Invalides — Christina Contandriopoulos
II. Plaisir des sens : de l’objet à l’espace
• Formes, matérialité et usages du mobilier en France au XVIIIe siècle — Ulrich Leben
• Le cabinet particulier du roi Louis XIV à Versailles : secrets autour des transformations d’un bureau — Élisabeth Caude et Frédéric Leblanc
• « Une tente sous laquelle on dort » : l’alcôve et le lit d’alcôve dans la chambre au XVIIIe siècle — Muriel Barbier
• Construire le boudoir idéal : état de l’influence réciproque de la littérature sur les traités d’architecture au XVIIIe siècle — Joséphine Grimm
III. Les sens en éveil : pratiques et usages
• L’odeur des vernis ou la toxicité du confort au XVIIIe siècle — Erika Wicky
• Le confort thermique, l’ordre spatial et les objets dans les demeures suédoises au XVIIIe siècle — Johanna Ilmakunnas
• Le feu caché. Introduction du confort thermique et métamorphoses de l’économie des sens (France, 1700–1850) — Olivier Jandot
Résumés
Index
Exhibition | Looking Up: Studies for Ceilings, 1550–1800
Ferdinando Galli Bibiena, A Grand Illusionistic Ceiling, 1720/1740, pen and brown ink with gray and brown washes over graphite on laid paper
(Washington, DC: National Gallery of Art, 1994.73.1)
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From the NGA:
Looking Up: Studies for Ceilings, 1550–1800
National Gallery of Art, Washington DC, 29 January — 9 July 2023
Curated by Jonathan Bober
In modern architecture and contemporary interior design, ceilings have lost much of their original, complex meaning, becoming neutral fields or featuring generic decoration. However, in the European tradition that spanned nearly four centuries, ceilings were where the most ambitious, compelling, and meaningful painted compositions appeared.

Felice Giani, A Coffered Dome with Apollo and Phaeton, ca. 1787, pen and brown ink with gray, blue, and pink washes over black chalk on wove paper (Washington, DC: National Gallery of Art, 1991.81.1).
Looking Up: Studies for Ceilings, 1550–1800 presents some 30 examples of the evolution of ceiling decoration. These works move from architectural frameworks housing conventional paintings to the illusion of a single, soaring space teeming with figures and dynamic movement during the baroque, and then on to the geometric organization and idealized form associated with neoclassism. Some of the drawings are vibrant preliminary studies; others are large-scale models that give a sense of the experience of the intended final composition. Studies of single motifs and individual figures reveal how these grand projects enticed viewers to pause and look up.
The exhibition is curated by Jonathan Bober, Andrew W. Mellon Senior Curator of Prints and Drawings, National Gallery of Art.
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