Enfilade

Eighteenth-Century Highlights from Amiens

Posted in exhibitions by Editor on March 19, 2010

De Fragonard à Hubert-Robert: Chefs-d’oeuvre du XVIIIe siècle des musées d’Amiens
Musée Départemental de l’Oise, Beauvais, 5 February — 14 June 2010

Le Conseil général de l’Oise et Amiens Métropole se sont associés pour organizer à Beauvais, au sein du Musée départemental de l’Oise, l’exposition d’une sélection de chefs-d’oeuvre du XVIIIe siècle appartenant aux collections des musées d’Amiens. Cette manifestation est le résultat d’une étroite collaboration entre les deux établissements. Elle illustre les liens nécessaires et fructueux qui unissent aujourd’hui ces deux musées picards, et intervient alors que le premier étage du Musée de Picardie, consacré en grande partie aux peintures, est fermé pour travaux jusqu’en 2012. Cette exposition offre l’opportunité de redécouvrir, dans un accrochage spécialement pensé et réalisé pour cet événement, quelques-unes des plus belles pièces des collections amiénoises ; elle donne aux visiteurs du Musée départemental de l’Oise l’occasion de voir, peut-être pour la première fois, des oeuvres de grande qualité, caractéristiques d’une période de création foisonnante.

La collection

Les oeuvres du XVIIIe siècle constituent l’une des grandes richesses des collections des musées d’Amiens. La plupart des tableaux exposés à Beauvais proviennent de la collection des frères Lavalard, donnée au musée en 1890 – les quelques 271 pièces concernées intégrèrent les lieux quatre ans plus tard. Originaires de Picardie, Olympe, Ernest et Émile Lavalard vécurent longtemps à Paris où ils fréquentèrent assidûment l’Hôtel Drouot. Ils y achetèrent entre 1850 et 1870 une très grande partie des tableaux qui constituèrent leur galerie. Boucher, Fragonard, Greuze, Vanloo, Hubert-Robert… : à une époque où l’école française du XVIIIe siècle n’était guère en vogue, la sûreté de leur gout – largement tributaire des conseils du docteur La Caze, célèbre amateur d’art qui fit quant à lui don de ses oeuvres au musée du Louvre en 1869 – leur permit de constituer une fort belle collection.

À une exception près – le Napolitain Giacomo del Po – tous les artistes représentés dans cette sélection sont français. Il n’est pas anodin de le préciser, tant l’origine géographique des artistes joue souvent un rôle décisif dans leur manière et dans le choix même des sujets illustrés. L’arrière-plan historique a en effet son importance : la mort de Louis XIV, en 1715, change profondément les modes de représentation dans la peinture française. Le temps est à la légèreté, les fastes versaillais laissent place à un art plus délicat. Les peintres commencent en outre à s’attacher davantage à la peinture de la vie quotidienne qui, sous leur pinceau, se pare d’une certaine poésie.

Toutefois, dans la continuité des siècles précédents, la hiérarchie des genres n’est guère contestée, qui place au sommet les sujets tirés de l’Histoire et de la fable, tandis que, dans un ordre de dignité décroissant, viennent ensuite le portrait, les animaux, les paysages et les natures mortes. La peinture de figures tirées de la vie quotidienne, ou peinture de genre, ne constitua que tardivement une catégorie distincte au sein de cette classification adoptée et défendue par l’Académie royale de peinture et de sculpture.

Les sections de l’exposition

L’exposition se découpe en sept sections. À l’image de l’exposition, ces sections sont toutes de taille modeste, mais elles présentent toujours des oeuvres particulièrement emblématiques, au sein des collections des musées d’Amiens, des différentes facettes de la production picturale du XVIIIe siècle. Ce découpage permet de brosser un large panorama de l’art tout en contrastes de ce siècle : aux côtés des petits tableaux gracieux témoignant du climat de fête qui régnait pendant la Régence (1715-1723) voisinent des oeuvres religieuses plus austères mais tout aussi caractéristiques des modes de représentation de l’époque.

  • Thème 1 : Paysages et fêtes, un art placé sous le signe de la légèreté où l’art brillant, théâtral et fantaisiste qui voit le jour sous la Régence est à l’honneur.
  • Thème 2 : Le goût des collectionneurs : scènes de genre et natures mortes. Deux modes de représentation très emblématiques de la production picturale du XVIIIe siècle.
  • Thème 3 : Fragonard, artiste singulier. Cette section présente un ensemble d’oeuvres de Fragonard significatif des différentes facettes de son talent.
  • Thème 4 : un ensemble décoratif exceptionnel : les Chasses exotiques de Louis XV. Un des cycles les plus spectaculaires de la peinture décorative de la première moitié du XVIIIe siècle.
  • Thème 5 : Le maintien du grand genre : peintures allégoriques et mythologiques, réalisées dans la continuité de l’art majestueux et solennel du XVIIe siècle.
  • Thème 6 : Le renouveau de la peinture religieuse met l’accent sur le traitement nouveau de sujets éminemment traditionnels.
  • Thème 7 : La nature au service du sentiment. Cette dernière section revêt des accents pré-romantiques, en illustrant le traitement nouveau de la nature au fil du siècle.
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